Léon HEITZMANN Domaine Léon HEITZMANN - Ammerschwihr - France
Léon HEITZMANN porte haut les valeurs de la 6ème génération de vignerons originaires de Vieux-Brisach, qui se sont installés à Ammerschwihr vers 1850. Sa démarche engagée dans la biodynamie depuis 2004 porte ses fruits avec des vins équilibrés naturellement et emplis d’élégance et de finesse.
Vers le milieu du 19ème siècle, Joseph HEITZMANN, originaire de Vieux-Brisach (en allemand Breisach am Rhein), s’installa à Ammerschwihr. A cette époque, les exploitations viticoles sont très petites en terme de surface et seul une activité agricole classique permet de subsister.
A la sortie de la seconde guerre mondiale, Ammerschwihr est presque totalement détruite et le grand-père de Léon, Jean-Baptiste HEITZMANN doit reconstruire patiemment la demeure familiale rasée par les bombardements.
Léon a encore connu l’exploitation du temps de son grand-père, à la tête de 3 hectares de vignes, qui pratiquait la polyculture comme tous les paysans viticulteurs à l’époque. La vente de vin était limitée aux tonneaux pour les négociants et les restaurateurs et à quelques bouteilles. Il en a gardé le souvenir des périodes de vendanges où l’on tuait le cochon pour nourrir les nombreux saisonniers.
Le domaine commence à prendre de l’ampleur sous l’impulsion du père de Léon, Joseph HEITZMANN, et en 1970, le développement de la vente de vin en bouteille sonne le glas de la polyculture et les bâtiments agricoles sont affectés à la viticulture. Fortement engagé, Joseph HEITZMANN va occuper pendant 33 ans la présidence du syndicat viticole d’Ammerschwihr.
Diplômé du lycée agricole de Rouffach, Léon HEITZMANN travaille dès 1978 dans l’exploitation aux côtés de son père. Il reprendra définitivement le domaine en 1987.
Le crémant appellation Alsace
En 1977, l’appellation Crémant d’Alsace est créée et Léon HEITZMANN sera l’un des premiers, en 1981, à produire une cuvée.
2017, l’année du quarantième anniversaire l’appellation Crémant d’Alsace, sera l’occasion de re-découvrir les fines bulles locales!
Le choix précoce de la biodynamie
En 2004, Léon HEITZMANN décide de retrouver les valeurs de culture naturelle de la vigne de ses ancêtres et de mener le domaine vers la biodynamie. Un choix difficile pour l’époque, car porteur de doutes au vu des expériences négatives de certains et de plus générateur d’un surcroit de travail dans le soin et le traitement des vignes.
“Mon grand-père a pratiqué la culture biologique sans le savoir, car avant-guerre, les engrais chimiques et les pesticides n’existaient pas. Vers les années 1960, le confort apporté par la chimie a vite fait de convaincre la majorité des viticulteurs: il est bien-sûr plus aisé de répandre 100 kg d’engrais chimique dans les vignes que plusieurs tonnes de fumier animal! Avec les années, l’appauvrissement des sols a nécessité de plus en plus de chimie et souvent un problème de la vigne résolu par un traitement chimique provoquait un dérèglement ailleurs quelques années plus tard. Il fallait se rendre à l’évidence que la viticulture allait droit dans une impasse.”
Rudolf STEINER, anthroposophie et biodynamie
Le célèbre anthroposophe a été à l’origine de la réflexion qui a lié anthroposophie et biodynamie.
“La pensée agronomique analytique sépare la terre, le végétal, l’animal, en ateliers spécialisés, sans liens entre eux. Elle mène à la notion absurde et pourtant admise d’« exploitation » agricole, où il est permis de puiser dans les ressources, d’altérer ou modifier les organismes végétaux et animaux sans se préoccuper du lendemain…
A l’opposé, la biodynamie propose de mettre en évidence les liens, de cultiver ces liens entre animaux, végétaux, terre, et hommes. Tout agit sur tout, et nous devons créer les synergies – la ferme étant un organisme vivant – qui amènent une fertilité croissante au fil du temps.”
La conversion au fil des ans
Après 2 années de formation auprès de Pierre MASSON, bio-dynamiste reconnu mondialement, Léon a commencé par 3 années de conversion pour assainir les sols. En 2006, l’ensemble du domaine, qui représentait alors près de 12 hectares, était géré en bio. Plus aucun produit chimique: désherbants, pesticides, insecticides, engrais de synthèse, n’était utilisé. Dorénavant le désherbage se fait par fauchage ou par le labour entre les pieds de vignes. L’apport en engrais provient du fumier et lisier de vache d’une ferme bio des environs, spécialement préparés avec des extraits de plantes qui atténuent, naturellement, la dose d’ammoniaque du lisier et rendent cet engrais plus “digeste” pour les sols. Autre avantage pour les vignes: les herbes, les bactéries et autres organismes qui se développent dans les sols traités ainsi, rendent la terre plus perméable ce qui favorise l’absorption des eaux de pluie pour une meilleure hydratation des sols et une forte diminution de l’érosion et des inondations en bas des coteaux.
En 2008, il a pu enfin s’engager dans la voie de la biodynamie. En complément de la démarche bio, la biodynamie apporte une méthode de travail en complète osmose avec la nature et les cycles des saisons et de la lune. Le traitement de la vigne se fait avec des tisanes de plantes : ortie, osier, prêle. Selon l’ agenda biodynamique lunaire et planétaire édité entre autre par Pierre MASSON. La position de la lune est primordiale pour certaines actions : la taille ainsi que la plantation d’une nouvelle parcelle doivent être réalisées lors de la phase de lune descendante.
Le soin attentionné des vignes
Pour Léon HEITZMANN: “Bio ne veut pas dire laisser les vignes livrées à la nature. 90% de la qualité d’un vin provient du travail effectué en amont dans la vigne. Si le raisin, produit de base, est excellent alors il n’est pas nécessaire d’y ajouter du sucre ou d’utiliser d’autres artifices pour améliorer le vin. La biodynamie nécessite plus d’efforts pour des rendements plus faibles mais le résultat dans le verre, l’avenir de notre métier et de nos vignes et la santé de nos consommateurs valent bien cela!”
Tout au long de l’année les vignes sont entretenues et les sols préparés pour favoriser l’évolution des champignons et autres micro-organismes avec préparat de bouse de corne (bouse de vache + corne de vache) dynamisé dans de l’eau de pluie. 300g de ce préparat sur 100 litres d’eau de pluie suffisent pour vivifier les sols sur 3 hectares de vignes. Bien sûr le traitement se fait en phase de lune descendante. Pour les vignes, un préparat à base de silice de corne est appliqué selon la même méthode pour favoriser la pousse des plantes. Les feuilles sont traitées par brumisation au printemps et quelques semaines avant les vendanges.
“Le travail en biodynamie porte ses fruits au bout de quelques années seulement et je suis fier d’avoir des vignes saines, équilibrées qui se développent harmonieusement pour donner un raisin bio de grande qualité. Les vendanges sont pour nous un réel moment de plaisir partagé après une année d’efforts.”
Transmettre la passion
“Nous organisons régulièrement des moments de découverte du travail de la vigne et des vendanges en biodynamie. Ces moments rencontrent un fort succès et apportent à nos visiteurs et clients, l’éclairage nécessaire pour choisir avec discernement les produits, même en dehors du vin, qu’ils souhaitent avoir dans leurs assiettes.”
Le projet de transmission à une 7ème génération de HEITZMANN se profile et verra le jour en 2017… Un nouveau défi et une source de satisfaction pour Sandrine et Léon HEITZMANN qui voient leur persévérance porter de beaux fruits.
DOMAINE LEON HEITZMANN
2, Grand Rue – 68770 Ammerschwihr
Tél. : 03.89.47.10.64
http://www.leon-heitzmann.com/
Crédit Images : Lucas MULLER – lukam.fr
Crédit Images : Domaine Heitzmann
Sandrine & Léon HEITZMANN nous ont parlé de leur univers AJI
MES TABLES
Caveau Le Bacchus – Angèle BEYL – Katzenthal – France
Restaurant Julien BINZ et Restaurant Aux Armes de France, nos voisins à Ammerschwihr – France
Restaurant l’Epicerie, 8 rue de l’Eglise – 25720 Avanne-Aveney.
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DANS MON ASSIETTE
Nous favorisons les produits de qualité et issus de l’agriculture biologique bien-sûr. Les légumes et tomates de notre jardin, les fruits de notre verger nous procurent les plus grands plaisirs.
DANS MON VERRE
Outre le vin de notre exploitation, nous apprécions :
– les puissants vins rouges et le Muscat de Frontignan de Lydie et Frédéric Nodet – Château de Stony – 34110 Frontignan
– les Bandol rouge et rosé de Thierry Simon – Domaine La Chrétienne – 83270 St Cyr sur Mer
– les cuvées Mistrau et Ventoureso d’Isabelle et Stéphane Saurel – Domaine Les Terrasses d’Eole – 84380 Mazan